[16/10/2013] Déclaration de la société civile d’Arlit à l’issue de la marche de soutien au gouvernement nigérien dans le cadre des négociations avec le groupe AREVA, pour une prise en compte effective des préoccupations des populations dans les mines d’Uranium.
Monsieur le Préfet du département d’Arlit,
Monsieur le Maire de la commune urbaine d’Arlit,
Honorable député national
Messieurs les Maires des communes,
Messieurs les conseillers municipaux,
Messieurs les responsables des forces de défense et de sécurité,
Messieurs les Honorables Chefs traditionnels,
Mesdames et Messieurs à vos titres et grades,
Nous voilà une fois de plus infatigablement dans les rues de la commune urbaine d’Arlit pour à la fois exprimer nos mécontentements, désapprobations et ras-le-bol contre ce têtu du groupe AREVA et ses filiales au Niger SOMAIR, COMINAK et Imourarene et apporter notre soutien sans faille au gouvernement du Niger pour que cette fois ci les résultats des négociations soient à la hauteur des attentes des populations nigériennes.
Cette manifestation ne doit signifier en aucun cas une carte blanche au gouvernement pour que les ententes habituelles soient la récompense des populations, nous en sommes donc conscient et vigilant.
Comme vous le savez des négociations pour le renouvellement des contrats entre le Niger et le groupe AREVA ont eu lieu presque tous les dix ans pendant les cinquante années de cauchemar de l’exploitation de l’uranium nigérien et le groupe AREVA a toujours réussi à créer les conditions de nous dupé. Cette fois-ci comme à son habitude, la machine est en route à travers des menaces de fermeture des sites d’exploitation, la chute des prix de l’uranium, les licenciements économiques des travailleurs miniers ,le retard de démarrage des nouvelles mines, la politique , l’insécurité et les coups d’état militaire. Déjà, dans les mines l’esprit et les actes des cadres nigériens sont formatés et rompus à faire allégeance à AREVA.
Comme vous le constatez, chez AREVA il n’y avait pas d’âme, il n’y en aura jamais et les nigériens doivent se convaincre que l’argent de 131 mille tonnes d’uranium nigérien englouti n’a fait que stimulé l’appétit de ce géant mondial et que cette fois encore la seconde moitié du siècle d’exploitation passerait si nous cédons au chantage et aux menaces.
Au moment où démarrent ces négociations, le groupe AREVA et se filiales au Niger ont définitivement fuit leurs responsabilités sociales et environnementales à travers ce gigantesque héritage de 50 millions de tonnes de résidus radioactifs déposé à Arlit ,les rues et les habitations publiques remblayées et construites avec des matériaux radioactifs , les nappes d’eau fossiles usées, épuisées et radiologiquement contaminées, des familles des travailleurs endeuillées par suite des maladies de la radioactivité que le groupe AREVA continu de nier à travers son troisième « hôpital médecine du travail » , et un observatoire de santé de la région d’Agadez qui est une machine instrumentalisée par AREVA et ses faucons nigériens .
Devant ce spectacle chaotique qui se traduit par une population accrochée à des bidons quémandant de l’eau à boire, alors qu’AREVA utilise gratuitement environs 20 millions de m3 par an. En revanche si cette eau est vendue à 100 FCFA le m3 cela servirait aux générations futures ou tout au moins faire boire les 140 000 habitants d’Arlit qui manque d’eau à ce moment même.
Cette route Tahoua-Arlit bien qu’empruntée par ces 131 000 tonnes d’uranium (Sept mille huit cent soixante huit milles milliards de FCFA) à destination de la France s’apparente à un site de tremblement de terre (jonchée de matériaux et produits chimiques de tout genre), il n’y a donc plus de recul et aucun rétroviseur ne doit être utilisé dans les prochaines négociations (la réalité est devant nous).
L’exploitation de l’uranium à Arlit, les méthodes du groupe AREVA et la marginalisation de la jeunesse ont conduit à la frustration de celle-ci, dont les résultats sont les interminables rebellions armées, l’exode, le terrorisme, les trafiques de tout genre, la mort du tourisme dans la région et l’accroissement de la pauvreté.
Au sujet des résultats des négociations à la hauteur des attentes des populations, les questions de l’eau, la route RTA, les fonds de développements durables, la protection de l’environnement notamment la radioactivité et son corolaire des maladies doivent avoir un traitement qui tienne compte du désastre des contrats des cinquante précédentes années.
Au vu de ce bilan terrifiant et révoltant, la société civile d’Arlit engage aujourd’hui une étape importante des manifestations contre AREVA pour soutenir le gouvernement nigérien et demande à l’ensemble de la société civile nigérienne de s’engager dans cette voix en vu d’assurer à notre pays une sortie honorable à l’issue des négociations.
Ainsi donc d’autres manifestations seront envisagées telles que des marches et setting devant les sièges des directions des filiales du groupe au Niger , des opérations de files humaines couchées des manifestants sur la route Tahoua-Arlit pour remplacer le goudron au passage des camions transportant l’uranium vers le port de Cotonou et la France.
En tout état de cause, Mesdames et Messieurs, la coordination de la société civile d’Arlit et Synergie des organisations de la société civile d’Arlit, s’inscrivent de lutter contre toute action de chantage et toute pratique tendant à exproprier les nigériens de leurs ressources naturelles.
Vive le Niger
Vive la société civile nigérienne
Merci à tous les manifestants et soyez prêt pour les actions futures.
Fait à Arlit le Samedi 12 Octobre 2013
Ont signé
Pour la coordination
Almoustapha Alhacen
Pour la Synergie
Azaoua Mahaman