Golden Misabiko: La situation dans la province du DR Congo/No 1

Dans cette série d’articles, militant des droits humains Golden Misabiko écrit à propos de la situation dans la province du Katanga, la République démocratique du Congo, et en Afrique en général.

RESUME ETAT DE LIEU SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AU KATANGA

La province du Katanga est l’une de onze provinces que compte la République Démocratique du Congo.

Elle est située dans la partie Sud de la R.D.C et comprend, en plus de la ville de Lubumbashi son chef lieu, les districts du haut Katanga, du Haut Lomami, du Tanganyika et du Lualaba.

Les activités principales sont les mines (Sud Katanga), la pêche ( Sud Est et Nord) et l’agriculture ( Nord Katanga).

Elle a une population d’environ 10.000.000 d’habitants.

La situation des droits de l’homme dans la province du Katanga reste très fortement marquée par l’exercice du pouvoir politique tant au niveau national que provincial.

1.             Du point de vue sécuritaire

La situation sécuritaire au Katanga reste préoccupante et fragile surtout dans la partie Nord de la province où se vissent des conflits armés entre les militaires des Forces Armées de la RDC et les miliciens mai mai qui se comptent parmi plusieurs groupes avec comme corolaires, les déplacements massifs et intempestifs des populations en ce temps de pluie, incendies des villages et des champs, viols des femmes et jeunes filles, etc.  Ces déplacements des populations ne manquent pas d’avoir des conséquences du point de vue humanitaire et des droits de l’homme.

D’autres coins de la province sont marqués par l’insécurité suite à la recrudescence du banditisme en milieu urbain, comme la Ville de Lubumbashi, de Likasi, Kolwezi, Kamina et Kalemie ou circulent des armes légères. Les personnes désœuvrées comme les creuseurs ne s’empêchent pas d’accéder clandestinement dans des concessions minières appartenant aux entreprises dont les forces de sécurité réagissent en utilisant parfois des méthodes prohibées.

2.             Protection de la femme et de l’enfant

Après promulgation des lois portant sur les violences sexuelles et protection de l’enfant, de plus en plus d’attention sont accordées à la situation de la femme et de l’enfant.

La division provinciale du genre, famille et enfant a enregistré au cours de cette année 2012, 1958 victimes de violences sexuelles  parmi lesquelles 322 ont bénéficié de la prise en charge psycho social, 407 de la prise  en charge médicale, et  462 de la prise en charge juridique soit un total de 1167 victimes ayant bénéficié des services des 3 commissions de la synergie provinciale de lute contre les violences sexuelles.

Concernant la présence des enfants  dans les carrières et les mines,  l’UNICEF  a dénombré plus ou moins 20.000 enfants dans les carrières.

3.             Enterprises et droits de l’homme

Les entreprises au Katanga ne disposent pas de politique en matière de promotion et de protection des droits de l’homme, pas plus qu’elles n’agissent en se conformant sur les principes volontaires des Nations Unies en matière des droits de l’homme où même les principes des Nations Unies sur la sécurité et les droits de l’homme applicables aux multinationales. Le traitement mensuel des travailleurs est resté très modique et la couverture sociale quasi insuffisante. Le licenciement des travailleurs se pratique selon la volonté de l’employeur. Une différence nette est observée entre les entreprises occidentales et celles asiatiques et africaines qui ne se conforment pas aux principes directeurs de l’OCDE et autres obligations internationales.

4.             Accès à la justice

La justice  fonctionne en dents de Cie si bien qu’il existe une justice pour les riches et celle pour les pauvres.

En réalité, le programme de reforme de la justice devrait être accéléré pour permettre aux justiciables d’avoir accès à la justice de manière rapide et à un coût moins exorbitant. Cette reforme renfoncerait la confiance entre les justiciables et la justice.

Il serait envisageable de promouvoir des mécanismes non juridictionnels des règlements des litiges pour désengorger les cours et tribunaux et aussi implanter des juridictions là où elles n’existent pas.

5.             Situation carcérale

Le gouvernement provincial intervient assez régulièrement dans le fonctionnement des prisons de la province, surtout en vivres et autres produits des premières nécessités. Il faut néanmoins retenir que toutes les prisons de la province sont surpeuplées, parfois il y a absence des documents administratifs portant des renseignements sur la situation des prisonniers. Les infrastructures continuent à faire défaut et occasionnent des cas d’évasion à répétition.

6.              Liberté d’expression et des mouvements

Les différents groupes de pression comme les journalistes, les défenseurs des droits de l homme et les partis politiques d’opposition ne bénéficient pas  de temps d’expression sur les chaines nationales ou officielles. A juste titre, trois journalistes des chaines privées venaient d’être enlevés et détenus à l’ANR pour avoir filmer un conflit immobilier opposant un agent de renseignement à un particulier. Dans les coins les plus reculés de la province, des défenseurs des droits de l’homme sont arrêtés pour avoir émis un point de vue en rapport avec leur travail. Si le journaliste et sa fonction sont bien connus,  il n en est pas de même pour le défenseur des droits de l’homme considéré à tort comme un adversaire politique.

7.             Protection de l’environnement

Malgré l’existence d’une législation abondante sur la protection de l’environnement, les entreprises minières et d’autres ensembles économiques continuent bien à s’illustrer dans la pollution de l’environnement. A ce sujet, des organisations de la Société Civile sont en instance judiciaire contre des entreprises qui polluent la rivière Kafubu et ses environs. Il est à espérer que le juge chargé de cette question veillera à ce que la justice soit rendue aux personnes victimes de ces pollutions. D’autres formes de pollution sont nettement perceptible dans l’impuissance totale de la population et de ses dirigeants obligés à faire face à la puissance économiques des entreprises.

8.             Personnes vivant avec VIH

La situation géographique du Katanga fait d’elle, l’une des provinces ou le taux de prévalence est le plus élevé. Le Programme National de Lutte Contre le VIH/Sida travaille en synergie avec des organisations des droits de l’homme pour la surveillance des cas d’abus ou de violation des droits de l’homme lies  a cette catégorie des personnes vulnérables


Golden Misabiko and Tim Mbuya